mardi 17 janvier 2023

Le nycthémère et la canalisation de l'énergie Dr Badr Ameur

le mouvement signe l'existence de la vie, l'énergie représente son moteur, l'organisme vivant est un corps animé de mouvement, il génère le mouvement et a besoin d'apport énergétique pour se mouvoir. le réseau nerveux fait partie d'un système qui permet de contrôler aussi bien l'amplitude que le tonus du mouvement, le système nerveux sympathique répond aux stimulations stressantes, il domine le jour, et augmente la consommation de l'énergie qu'il canalise aux muscles et aux cellules nerveuses, le système parasympathique contribue a tamponner l'effet stimulateur du nerf sympathique, permet la relaxation, la sensation de sécurité vis a vis de l'environnement extérieur, et le ravitaillement en énergie.                                                        Energie et mouvement engendrent une dynamique entre les composants du milieu.  L'organisme vivant constitue un assemblage de corps chimiques instables, qui pour se maintenir en vie doit constamment lutter contre les facteurs pouvant le déséquilibrer et doit être alimenté en énergie. Les organes qui forment l'ensemble du corps fonctionnent en harmonie pour que cet équilibre soit maintenu constant dans une fluctuation physiologique compatible avec les fonctionnalités du corps. l'organisation entre les différents organes est sous dépendance d'un système de réglage sophistiqué ubiquitaire autonome qui prend en charge le maintien de l'homéostasie, l'organisation des réactions métaboliques, l'adaptation avec le milieu extérieur, la croissance, la reproduction et la continuité de l'espèce. cette sollicitation continue par les facteurs du milieu représente une charge allostatique qui nécessite la mobilisation énergétique de tout le système qui peut selon le besoin physiologique ou face la nocivité des agressions ou leur répétitivité constituer des facteurs de déséquilibre. les fluctuations observées selon les besoins métaboliques et énergétiques, dépendent du potentiel fonctionnel du système et du potentiel héréditaire de chaque individu pour le  rétablissement de l'homéostasie. la canalisation énergétique est fortement influencée par la fonction de chaque organe, le nycthémère, la répartition des récepteurs cellulaires, et la finalité de l'action. Il est intéressant de noter que le ravitaillement et la dépense en énergie répondent aux mêmes principes de l'équilibre, la consommation nécessite le ravitaillement d'où cette commodité de fournisseurs et de consommateurs selon les besoins métaboliques de chaque organe, tissu ou cellule. Le tout doit être géré par le l'ensemble du système dans le temps et dans l'espace pour préserver l'intégrité et l'intégralité du corps. Les fournisseurs en combustibles riche en énergie aux magasins (foie, tissus adipeux) sont représentés par le système parasympathique dont l'un des rôles essentiels est le contrôle de la digestion associé a la production d'insuline, des facteurs de croissances, l'insuline like, les œstrogènes, les androgènes et l'ostéocalcine. les distributeurs de ces substrats énergétiques aux consommateurs ( muscles, cellules nerveuses, autres organes consommateurs) sont représentés par système nerveux sympathique, axe hypothalamo- surrénalien, hormones thyroïdes, glucagon, et GH. Fournisseurs et distributeurs répondent a des besoins énergétiques pour le maintien d'un état physiologique fluctuant mais dans des limites fonctionnelles vitales. L’homéostasie étant la résultante globale qui conduit au bien être et la bonne santé. Tous les déséquilibres qui peuvent influencer la dynamique physiologique, quelques soient leur origine conduisent au processus adaptatif et au rétablissement des constantes de départ. Les agressions sévères, continues, ou répétitifs finissent par perturber le syndrome adaptatif mettant le corps sous tension continue qui nécessite une consommation énergétique excessive à la recherche d’un équilibre viable et finissent par isoler certaines zones non prioritaires et moins indispensables pour maintenir et préserver cet équilibre, l'échec finit par épuiser les ressources énergétiques et conduit a l'épuisement. Plusieurs acteurs sont indispensables pour le maintien de cet équilibre précaire.  Les glandes endocrines jouent un rôle majeur, secondées par le système nerveux autonome et le système immunitaire. plusieurs études ont démontré que les variations hormonales influencent la prolifération et les mobilisations cellulaires, qu’elles ont un impact dans la structure tissulaire et leurs fonctions métaboliques. c'est ainsi que les surrénales occupent une place primordial dans la mobilisation des substrats énergétiques et nutritionnels nécessaires au travail cellulaire selon leurs besoins métaboliques, et contribuent a la mobilisation des cellules immunes dans la lutte contre les agresseurs et le déroulement de la cicatrisation des lésions, elles sont sous dépendance des variations nycthémérales et contribuent a la bonne répartition de l’énergie et son utilisation par le corps. Ainsi durant la journée, en harmonie avec la stimulation sympathique, l’élévation du cortisol fait augmenter le catabolisme des substrats énergétique dans les réserves pour préparer le corps a l'activité physique, il crée une insulinorésistance transitoire au niveau du foie et du tissu adipeux empêchant la mise en réserves des substrats énergétiques, pour canaliser le passage du glucose et sa consommation par le travail musculaire et nerveux. La stimulation du système sympathique ou " fight or flight" augmente la machine énergétique, stimule l’AMP kinase, conduit a l’expression d’un grand nombre de transporteurs membranaires de glucose le Glut4,  et active ainsi le passage du glucose a l’intérieur de la cellule musculaire. D’un autre coté le cortisol réprime la mobilisation des lymphocytes et augmente leur séquestration aux niveaux des ganglions lymphatiques et de la rate, réduit l’action immunitaire tissulaire, le but étant de canaliser l’énergie vers l’activité physique en rapport avec l'activité de veille, ou le danger vient du milieu extérieur. Par ailleurs le cortisol et l’adrénaline permettent l’augmentation du nombre de polynucléaires et des monocytes pour une activité immune humorale minimale de jour. La chute du cortisol se produit généralement en fin d’après-midi avec la réduction de l’activité physique et le retour au domicile pour le repos, cette baisse du taux  cortisonique, libère les lymphocytes qui vont s’activer et circuler dans les différents tissus agressés de jour, l’hyperactivité immune nocturne est associé a une une importante consommation d’énergie, et met fin a la canalisation énergétique vers les muscles. C’est une des raisons pour laquelle le système immunitaire est actif le soir, le glucose est sa principale source d’énergie. Durant la nuit, le ravitaillement de glucose sera assuré par l’activité intense du parasympathique sur l’appareil digestif permettant l’absorption des nutriments. A cours d’énergie, la mise a la disposition du glucose sera assurée grâce a l’action de l’hormone de croissance la GH qui stimule la néoglucogenèse au niveau du foie, cette action est associée a l’insulinorésistance pour favoriser la libération du glucose et son utilisation par les cellules immunes. Cette insulinorésistance peut se prolonger en cas d’inflammation chronique et peut secondairement retentir sur plusieurs organes  selon les capacités adaptatives de chaque personne. L’activité thyroïdienne exerce aussi une activité catabolique particulièrement le jour alors que le soir  elle soutient l’activité anabolique. La thyroxine la T4 est plutôt catabolique alors que la triiodothyronine la T3 fonctionne beaucoup plus dans le processus anabolique, elle est influencée par l’augmentation des acides biliaires qui font augmenter la déiiodinase ‘’D2’’ qui est responsable de la transformation de la T4 en T3.                        Dans les maladies inflammatoires chroniques (CID), l'allocation équilibrée de carburant riche en énergie aux magasins et aux consommateurs, normalement alignée sur les rythmes circadiens, est largement perturbée en raison de la grande consommation de carburant d'un système immunitaire activé (jusqu'à 2000 kJ jour-1), la production des cytokines inflammatoires contribue a l'inhibition des récepteurs de l'insuline et aggrave l'insulinorésistance qui peut se prolonger tant que l'inflammation et son origine ne sont pas résolues. L'étude du terrain et l'analyse approfondie des perturbations survenues durant l'historique du sujet permettent le plus souvent de retrouver le facteur inducteur qui a pu déséquilibrer le système général d'adaptation et déclencher le début des troubles.                                        Sachant que dans le corps, il existe trois réseaux qui assurent la distribution de l’alimentation (énergie), le drainage (désintoxication), l’information (la messagerie), et l’intégration des données collectées aux centres de contrôle, l’analyse des données chiffrées de l’hémogramme  qui est constitué de l'ensemble des cellules circulantes sous l'influence de l'imprégnation informative hormonale, peuvent conduire a collecter le maximum d’informations en rapport avec l'état du terrain du sujet. Le  circuit nerveux répond au stimuli de l’environnement intérieur et extérieur, il fonctionne en coordination  avec un circuit de réponses motrices adaptées aux stimuli reçus, fortement intriqué avec le système glandulaire qui gère la distribution des éléments sanguin. Le réseau sanguin assure la distribution des nutriments mais aussi des éléments cellulaires nécessaires pour lutter contre d’éventuels agresseurs et les hormones nécessaires a la bonne réponse locale et générale, enfin le circuit lymphatique assure aussi bien le drainage du surplus de liquide et des produits de dégradations cellulaires, et constitue un réseau de communication de la surveillance immune, la richesse en cellules de défense permet de détecter les éléments nocifs et leur épuration.  Ce circuit sécuritaire du corps assure une surveillance continue a chaque niveau du corps par des relais ganglionnaires. les rythmes circadiens des systèmes neuroendocrinien et immunitaire font partie d'un important programme nécessaire à l'attribution de combustibles riches en énergie aux consommateurs de jour et de nuit.                                                                                            La biologie des fonctions, qui est basée sur l'étude de l'hémogramme et de quelques analyses sanguins, qui étudie un certains nombre d'index peut constituer un outil d'une grande importance une fois maitrisée par les praticiens, il permet de compléter le tableau clinique, de tracer un profil hormonal, nerveux et immunitaire de tout l'organisme et permet de suivre l'évolution clinique et l'effet thérapeutique des drogues prescrites.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire