lundi 9 janvier 2023

La vitamine K Dr Badr A meur

 

              

Introduction:




 La vitamine K est classiquement connue pour son intervention dans la coagulation du sang, en réalité il existe plusieurs formes de vitamines K selon leur structures et leurs fonctions.
 Les vitamines K sont des naphtoquinonesdérivent  d'une structure cyclique la mena quinine (appelée encore ménadione), un substitut  méthyle en position 2 et en position 3 une chaine polyisoprénique insaturée.  









 la nomenclature de la menaquinone abréviée sous le préfixe ''MK n''  ou le ''n'' représente le nombre d'isoprènes dans la chaine. les MK  sont formées en petites quantités par les bactéries qui fournissent la vitamine K2 (Escherichia coli, Lactobacillus acidophilus, bacteroides fragilis). Les ménaquinones retrouvées dans l’intestin sont principalement le MK-10 et le MK-11 produites par les bactérioïdes, le MK-8 par les entérobactéries, le MK-7 par les espèces de veillonella et le MK-6 par Eubacterium lentum. 

LA VITAMINE k 1:  sa formule C31-H46-O2,  la chaine polyisoprénique de la vitamine K1 est un radical phytyle ce qui lui permet d'accepter des électrons libres, cette forme de vitamine est produite uniquement par les végétaux. Dans la lumière intestinale, les vitamines K1 et MK-7 issues de l’alimentation sont incorporées dans des micelles comprenant des sels biliaires, mieux absorbées par les entérocytes. 

la vitamine K2 : C31-H40-O2est une menaquinone (MK4) qui diffère de la vitamineK1 par le groupement phytyle (et par le nombre de chaines d'isoprènes). elle est synthétisée par les bactéries intestinaux, la vitamine K2 n'est pas essentiellement utile pour la coagulation sanguine, elle intervient dans la déposition du calcium dans les os et empêche son dépôt dans les artères. La vitamine K2 en synergie avec la vitamine D3 fait augmenter une protéine appelée Matrix GLA. cette matrix-gla-protéine (MGP) est une protéine qui est principalement sécrétée par les chondrocytes et les cellules musculaires lisses des parois vasculaires. Son rôle est d’inhiber localement le développement des calcifications vasculaires. 

la vitamine K : sert de cofacteur de la gamma carboxylase, une enzyme qui se charge de la conversion des résidus de glutamate des molécules d’ostéocalcine en acide gamma-carboxy-glutamique, cet acide alpha aminé agit comme de la colle, et est à l’origine de l'adhérence des protéines des os  qui maintiennent le calcium. Ainsi la fonction la vitamine K est en réalité de modifier des protéines, par un processus de carboxylation pour leur donner la capacité de se lier au calcium, c'est également son rôle dans la coagulation du sang, mais uniquement à des niveaux élevés d'apport.  La vitamine K n'est en fait connue pendant longtemps que pour son action dans la coagulation du sang. Le préfixe K vient de l'origine de sa découverte par un allemand, ''KOAGULATION'' qui veut dire coagulation. Son intervention sur la carboxylase et sa relation avec la carboxylation de l’ostéocalcine ont ouvert la voie vers l'exploration des autres actions comme sur le métabolisme osseux et sanguin. La carboxylation de l’ostéocalcine est en effet nécessaire à son activation et a la suite de la minéralisation de l'os, elle est sous dépendance de la vitamine K. Dans ce contexte synergique anabolique avec l'ostéocalcine la vitamine K exerce une inhibition de l’expression du ligand qui permet la différenciation des ostéoclastes le (RANK) et s'oppose a la dégradation osseuse. C'est cette action spécifique de la carboxylation de la vitamine K qui explique l'activation des facteurs de la coagulation. Les facteurs de coagulation comme les facteurs II, VII, IX, et X dépendent de la vitamine K, et nécessitent une conversion par la γ-carboxylase de leurs résidus d'acide glutamique. Les antivitamines K empêchent la synthèse de la vitamine K ''hydroquinone (KH2)'' et donc l'activation des facteurs de coagulation, pouvant conduire aux hémorragies. La vitamine K a plusieurs autres actions sur des protéines qui lui sont dépendantes et nécessitent des études plus approfondies. 

Les actions immunitaire de la vitamine K : Ils ne sont pas suffisamment étudiées, pourtant la vitamine K  présente une activité antioxydante de 10 à 100 fois plus élevée que tout autre capteur de radicaux libres connus, comme l'alpha-tocophérol ou l'ubiquinone. La vitamine K protège la membrane cellulaire de la peroxydation lipidique, cette action est en relation avec sa chaine terpinoide polyinsaturée.  son action est synergique avec des substances cytotoxiques anticancéreuses et avec la vitamine C.  Certaines études ont trouvé une corrélation entre les niveaux de vitamine K et plusieurs maladies, y compris les maladies inflammatoires et le cancer. Cependant, il existe peu d'informations sur la manière dont les réponses immunitaires et inflammatoires peuvent être influencées par la vitamine K. L'action immune conduit a l'apoptose des cellules cancéreuses, ce qui devrait permettre de trouver de nouvelles voies thérapeutiques dans les maladies inflammatoires chroniques et cancéreuses.                                           

Il est prouvé que la vitamine K peut réguler l'activation de la voie NF-κB, souvent par inhibition de la phosphorylation de IκB, et suppression de l'activité IKK kinase ce qui se traduit par la réduction de l'expression de l'ARNm des MMP ou ''matrix  metallo-protéinases''. les métalloprotéinases sont impliquées dans le remodelage tissulaire, : ce sont des médiateurs inflammatoires bien connus, ils forment une famille d'enzymes protéolytiques dépendant du zinc qui dégradent divers composants des molécules de la matrice extracellulaire  ‘’ECM’’ et non ECM médiatisant le remodelage tissulaire dans les processus physiologiques et pathologiques. Les MMP fonctionnent comme des cytokines inflammatoires pendant la formation vasculaire ou le remodelage. Dans les vaisseaux mûrs et au repos, les MMP actives sont absentes ou exprimées à de faibles niveaux  Les cellules inflammatoires telles que les macrophages, les mastocytes et les neutrophiles sont les principales sources de MMP, et les cytokines inflammatoires comme le TNF-α et les interleukines stimulant l'expression et l'activation des MMP. La vitamine K supprime la voie MAP-Kinase, ce qui pourrait expliquer son rôle dans le contrôle de certains cancers. la surexpression de l'IL6 est conditionnée par le NFkb, la vitamine K inhibe cette voie. la vitamine K2, sous la forme de ménaquinone-4, exerce une action anti-inflammatoire plus puissante que la vitamine K1. Compte tenu de la sécurité de la vitamine K, même à des doses pharmaceutiques élevées, une supplémentation peut avoir un avantage, malgré son action sur les facteurs de la coagulation. Cette attitude est d'autant plus logique a confirmer par des études cliniques, sachant que des faibles niveaux de vitamine K ont été associés à des maladies inflammatoires et à certains types de cancer. les composants alimentaires et le microbiote intestinal modulent la fonction immunitaire de l'hôte via les vitamines K mais aussi les vitamines B, il est a noter, que les mammifères sont incapables de produire ces vitamines. 

La protéine gas-6: (growth arrest-specifi 6) se trouve dans le corps, dans le cœur, les reins, l'estomac, le cartilage et les poumons. Cette protéine protège les cellules saines de la mort cellulaire programmée, aide également à éliminer les cellules indésirables sans endommager les tissus environnants, c'est une protéine qui est K dépendante, elle régule l'inflammation et favorise la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins. elle  intervient dans le développement du système nerveux, la vitamine K active cette protéine qui effectue ces tâches, permettant au système immunitaire de fonctionner de manière optimale et aidant le corps à fonctionner efficacement au niveau cellulaire en plus de son activité antiradicalaire anti oxydative. La vitamine K est aussi nécessaire pour fabriquer les sphingolipides, qui sont vitales pour le cerveau et le système nerveux. Ces graisses aident à former la gaine de myéline qui recouvre chaque cellule nerveuse et aide à optimiser la communication de cellule à cellule.

Les protéines C et S: Semblent moduler l'activité de la vitamine K, puisque qu'elles contrôlent la coagulation.  La protéine C est une glycoprotéine dépendante de la vitamine K synthétisée dans le foie. La protéine C est activée par le complexe thrombine-thrombo-moduline. La protéine C circule en tant que précurseur inactif et exerce sa fonction anticoagulante après activation à la sérine protéase, le développement pharmaceutique du rôle anti-inflammatoire de la protéine C activée, s’établit à la frontière de l’inflammation et de la coagulation. La protéine S plasmatique a de multiples propriétés anticoagulantes et un déficit en protéine S hétérozygote est associé à un risque accru de thrombose veineuse. La protéine S (PS) a un rôle établi en tant que cofacteur important de la protéine C activée (APC) dans la dégradation des cofacteurs de coagulation Va et VIIIa. Ce rôle anticoagulant ressort des conséquences de sa carence, lorsqu'il y a un risque accru thromboembolique veineux. Dans le plasma humain, le PS circule à environ 40% sous forme de PS libre (FPS) et 60% en complexe avec la protéine de liaison au C4b (C4BP), le complément étant une protéine incriminée dans l'inflammation.

  la vitamine K2 se trouve dans des produits divers comme le poulet, le foie, le jaune d'œuf, certaines formes de fromages, le soja, la luzerne et les légumes verts. 


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