jeudi 8 octobre 2020

les plantes utiles pour les virus épidémiques Dr Badr Ameur


  Le covid-19 fait partie des virus corona, habituellement observé chez l’animal, il a commencé à infecter l’espèce humaine du fait d’une cohabitation inhabituelle ayant contribué à la forte transmission et l’apparition de la pandémie. L’absence d’une immunité de masse préalable n’a fait que potentialiser le nombre de personnes infectées et augmenter le nombre total de personnes porteuses asymptomatiques. Les caractéristiques de ce genre d’épidémies, c’est qu’un organisme sain ne présente habituellement aucun risque, car il peut reconnaitre l’agent étranger même s’il est nouveau, l’empêcher de s’introduire a l’intérieur du corps, et au cas où il a échappé a la vigilance initiale de l’éliminer dans les plus brefs délais par différents moyens de défenses. Par contre un organisme malade est souvent le siège d’une inflammation chronique, cette inflammation peut ne pas être diagnostiquée et passer inaperçue, dans ces cas de figures, très souvent les barrières de défenses sont perméables, l’infestation virale est rapide, la vigilance immune est moindre du fait du taux élevé de cortisol circulant, l’élimination du virus nécessite tout le processus d’activation des cellules immunes déjà fortement sollicitées par la pathologie chronique et la charge allostatique. La présence d’une inflammation chronique ou a bas grade est entretenue par la persistance de l’état de stress du manque de possibilités de rétablissement de l’équilibre physiologique du fait de l’affaiblissement des glandes endocrines, et s’intensifie lors d’une nouvelle infestation surtout par un nouveau agent antigénique. Le système immunitaire s’emballe faisant intervenir des éléments nouveaux dans la défense immune en réactivant les plaquettes et les polynucléaires qui libèrent des filets de chromatines les ‘’NET’’ responsables d’une potentialisation des phénomènes inflammatoires. Cette inflammation chronique est omniprésente chez les personnes âgées, du fait du stress oxydatif, ainsi que chez les obeses, les diabétiques et les personnes souffrantes de pathologies chroniques. L’étude du terrain de ces individus est très variée, elle comprend des déficits en vitamine D, A, de complexe des vitamines B, des oligoéléments comme le Mg, le Zn le Se, K+, ou certaines hormones comme l’œstrogène, les hormones thyroïdiennes, associée a l’épuisement de la fonction des glandes surrénales. Dans ce contexte inflammatoire, avec un dysfonctionnement neuroendocrinien, la reconnaissance des antigènes par les macrophages, est perturbée du fait du non expression des récepteurs des motifs pathogènes les TLR, qui sont essentiels pour le bon déroulement de la défense immune, la charge en cortisol contribue a cette réduction. L’inflammation chronique est une désadaptation qui met le corps dans un état de lutte prolongée, augmente la charge allostatique qui est caractérisée par la présence en circulation d’un taux élevé de cortisol dans un but adaptatif et qui empêche l’expression de ces (TLR). Pour que la réponse immune soit efficace il ne faut pas qu’il y ait de l’inflammation chronique qui perturbe syndrome général d'adaptation, autrement dit un terrain incapable de retrouver son équilibre physiologique. Le système de défense doit pouvoir contrôler les barrières qui sont les portes d’entrées des virus et ne doit pas manquer de moyens nutritifs pour pouvoir reconstruire les zones agressées. Au cas ou des virus trouvent leur chemin vers le corps en esquivant les premières lignes, les cellules immunes devraient pouvoir reconnaitre, encercler, phagocyter et développer le moyen de les inactiver. Suite  a ce processus de reconnaissance d'attaque et de réparation, les cellules immunes doivent garder des clones de lymphocytes helpers mémoires capables de reconnaitre et empêcher les nouvelles infestations. La plante médicinale est utile a plus d’un titre, en phase de pré-infestation elle permet de rééquilibrer le corps en fournissant des éléments nécessaires a une bonne adaptation, grâce a leur richesse en vitamines et en sels minéraux, de réduire la charge toxique du corps en permettant l’élimination des toxines par les différents émonctoires, d’aider le corps de se débarrasser de la charge énergétique excédentaire génératrice d’inflammation, de reconnaitre les motifs pathogènes des virus en améliorant l’expression des récepteurs membranaires des macrophages des monocytes et des cellules dendritiques et enfin permettre la réponse rapide du système immunitaire avant la multiplication et l’envahissement des virus. En phase d’infestation la plante est immuno-modulatrice elle réduit l’inflammation, améliore l’efficacité immune, aide le corps à se ravitailler en éléments énergétiques utiles pour un rétablissement physique rapide et surtout d’éviter les complications graves observées au cours des infections comme au cours du covid-19. La priorité devant un terrain inflammatoire est de rétablir les constantes physiologiques pour mieux contrôler l’homéostasie et l’adaptation, les plantes qui évitent l’emballement immunitaire aident a contrôler l’intensité inflammatoire et éviter les complications qui conduisent aux accidents thromboemboliques, la quinquina contient des principes actifs qui améliorent l’apport nutritif et agissent comme anti-inflammatoire et antipyrétique, l’extrait de l’écorce de quinquina, la quinine a été utilisée pour le traitement du paludisme, elle permet chez les sujets avec un statut inflammatoire chronique de réduire l’emballement et la possibilité de voir le tableau dramatique de la tempête des cytokines, elle permet d’éviter l’activation des plaquettes principale cause des complications gravissimes observées au cours des infections au covid-19. Plusieurs plantes contenants des polyphénols peuvent aussi améliorer les sujets infectés en modulant la réponse immune, l’action anti-inflammatoires de ces plantes n’interfère pas avec l’efficacité immunitaire. Bien au contraire certaines plantes ont des actions qui améliorent les réponses des cellules T helpers comme l’échinacée pour les TH1, la réglisse pour les TH2, le symbicus negra (le sureau), le thym, la lavande, et la spiruline améliorent les cellules T cytotoxiques, le viscum album (le gui) pour les macrophages. Les plantes riches en phyto-œstrogènes surtout celles qui contiennent la fucostérol ou β cytostérol sont de bons stimulants des réponses immunes agissent sur l’expression des récepteurs de reconnaissances des motifs pathogènes les TLR. Les actions antimicrobiennes ont été vérifiées pour plusieurs de ces plantes surtout par leur huile essentielle inhibant ainsi la prolifération et l’envahissement des bactéries ou des virus, parmi ces plantes la Ravinstara ou cinnamum camphora agit sur plusieurs virus et bactéries surtout a tropisme respiratoire, elle a l’avantage en plus d’améliorer le rendement des glandes surrénales permettant une bonne adaptation. Le sureau ou symbicus negra est actif sur le H1N1, H5N1, l’herpes, le sida, son action est en partie due a sa richesse en vitamine C, B2, A, en acide oléique, en acide citrique, acide malique et en tri-terpènes, l’extrait des fleurs est prolactinogene ce qui explique son action immuno-modulatrice et son effet positif sur la résolution de l’inflammation et l’action antiallergique. La saponaria officinalis ou saponaire agit surtout sur les virus herpes, elle a une action cicatrisante aide au drainage aussi bien hépatique que broncho-pulmonaire. La malaleuca quinquenavia agit presque sur l’ensemble des virus hivernaux, les actions associées sont antifongique, elle améliore la circulation veineuse et lymphatique, et fluidifie les expectorations bronchique. le thym vulgaire à thujanol, est anti-infectieux et présente l’avantage de réduire la vagotonie associée aux états inflammatoires`et permet de réduire le bronchospasme accompagnant les infections broncho-pulmonaires. Cet effet de certaines plantes sur le système neurovégétatif est utile en cas de dysfonctionnement végétatif. La lavande est une plante qui en plus de son action anti-infectieuse, agit sur l’axe sympathique en réduisant son emballement et permet de moduler la réponse nerveuse en cas de stress et/ou d’hypersécrétion d’ACTH. Cette action sur le système sympathique est partagée par plusieurs plantes laissant l’éventail de prescription assez large pour le choix des plantes ou l’on cherche à améliorer en même temps d’autres fonctions. Ainsi la mélisse, le tilleul, le basilic, la pivoine et l’angélique sont sympatholytiques, il suffit de voir les actions associées pour le choix de la plante, le basilic par exemple tonifie les surrénales et serait prescrite en cas de dysfonctionnement ou d’épuisement des glandes surrénales. D’autres plantes peuvent être sélectionnées pour leurs actions para sympathicolytiques comme le thym, la camomille, l’estragon ou au contraire pour leur actions para sympathicomimétiques comme le romarin la marjolaine ou la verveine. Souvent les manifestations cliniques sont accompagnées de troubles du transit et nécessitent le recours aux plantes de drainage intestinal (aigremoine, fraisier, noyer, ronce, bistorte) ou laxatives (guimauve, psyllium, ispaghul, bouillon blanc), le mauvais drainage hépatique associe des plantes cholérétiques ou cholagogues (artichaut, radis noir, chiendent, bardane, pissenlit, fumeterre). L’action combinée de ces plantes sur la base de l’étude du terrain est d’un grand secours pour éviter les évolutions gravissimes des infections microbiennes. Le covid-19 ne fait pas exception à la règle et sera reconnu par les défenses du corps comme n’importe quel autre agent pathogène.